Femme manager - un challenge culturel?

Par hasard je me suis retrouvée promue à un poste à responsabilité. 

Membre du comité de direction, à la tête de tous les services centraux de l’entreprise, je n’ai jamais ressenti le syndrome de l’imposteur. 

Probablement grâce au processus de recrutement que mon directeur avait décidé de mettre en place.

Un processus long, mais sécurisant pour les deux parties.

J’ai eu la chance d’obtenir ce poste grâce au courage de mon manager qui m’a permis de faire ce saut de carrière, sous la conditions que je passe avec succès tous les contrôles qui lui semblaient nécessaires. Et à l’intelligence de la chasseur de tête qui a identifié l’ensemble des compétences recherchées dans mon profil.

J’ai ainsi réalisé plus de 17 entretiens. Le processus de recrutement, ma préparation à chacun d’entre eux, m’a coûté la bagatelle de 100 heures de travail. Lecture de tous les documents publics de l’entreprise, analyse des bilans financiers avec un ami comptable, lecture de publication des personnes que j’allais rencontrer, etc… A savoir si cela a fait la différence je n’aurai jamais la réponse. 

Chaque entretien était éliminatoire. En passant par mes paires (directeurs également), le conseil d’administration, un cabinet de Head Hunter, des tests d’intelligence et de comportement, et une analyse et un débriefing avec un psychologue.

Tout au long du processus je me suis dit: je joue le tout pour le tou. Je reste moi même, transparente, entière. Si ils sont sûrs de leur choix avec ce que je leur montre, je suis sûre aussi de mon choix.

Le résultat est que, après ma prise de fonction, je n’ai jamais douté de ma légitimité dans cette position. Malgré les difficultés, les challenges de faire un tel saut de carrière passant de positions plus opérationnelles a des réflexions plus stratégiques, j’avance avec confiance et j’apprends. Et je suis même persuadée de la valeur ajoutée d’un profil tel quel le mien à ce genre de poste. J’apporte une approche plus pragmatique. Mais je suis aussi capable de me remettre en question, d’apprendre. De douter sur certains sujets, de m’entourer des meilleurs avec humilité (le mot semble inapproprié si on le lie à mon discours). Et d’avancer en amenant de nouvelles idées!