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Bail à loyer en Suisse , c’est quoi la suite?

Publié le par Anthenea

Comment allons nous pouvoir continuer à nous loger, à travailler en Suisse. Je me le demande. Et la rentabilité excessive des bailleurs va-t-elle être régulée une fois en appliquant de manière systématique les lois? A savoir un taux de rendement raisonnable?

Un serpent qui se mord la queue

C’est au locataire de se défendre en Suisse, si vous ne le saviez pas. A chaque changement de locataire, le propriétaire peut augmenter jusqu’à 10% le loyer sans raison et sans réaliser de travaux. Si le nouvel arrivant ne contrôle pas certaines augmentations sont bien plus conséquentes! Il doit alors engager une procédure au tribunal des baux, gratuite mais coûteuse en temps, devant laquelle un avocat dédié représentera le propriétaire qui a rarement du temps à perdre pour ces broutilles.

Résultat: les appartements qui ont subi des rotations de locataires voient leurs loyers exploser, avec ou sans travaux. Chaque changement étant une opportunité d’augmenter ceux-ci, parfois sous prétexte d’un alignement au marché local. Et comme tous les bailleurs font de même c’est un cercle infernal.

Aucun moyen de stopper cette inflation. L’état de ne s’en mêle pas et le citoyen suisse doit être un expert légal en droit du bail pour faire valoir ses droits. Même si il conteste sur la base du loyer précédent, le 5 précédents changements ont déjà faits souvent des dégâts irréparables.

Mouais… pas terrible tout ça.

Mais après tout allez vous me dire, ce sont souvent nos caisses de pension qui bénéficient de ce parc immobilier. Correct. C’est vrai. Pourtant que va-t-il se passer si la situation continue? Avec des loyers qui prennent l’ascenseur qui va permettre à la classe moyenne de se loger décemment? Je vois déjà se profiler la solution suisse à ceci : des subventions! Et bien oui! Pourquoi pas subventionner les familles pour leur permettre de se loger à des loyers abusifs. Et qui paierait les subventions? Et ben nous. Avec nos impôts. Et qui en bénéficierait? Ben les bailleurs qu’on ne régule pas et qui peuvent sans fin augmenter leurs loyers. Et nous à la retraite. Payés par les caisses de pension on ne pourra plus s’offrir les loyers des immeubles dont elles sont propriétaires et on aura des subventions. 

Mouais… Pas très logique tout ça.

Par contre un autre effet de bord pervers se fait déjà clairement ressentir. La génération qui est arrivée à la retraite ces 10 dernières années profite pleinement de sa retraite et occupe des logements, souvent spacieux, desquels ils vont difficilement déménager. Même si la taille n’est plus adaptée à leur mode de vie et au nombre de personnes dans le logement pourquoi partiraient ils? Ils bénéficient, pour ceux qui ne sont pas propriétaire, d’un loyer historiquement bas qu’ils ont pu avoir grâce à un emménagement 20 à 30 plus tôt. Arrivés à la retraite ou au départ des enfants pourquoi déménager pour plus cher et plus petit et en plus décentré ? Les appartements familiaux sont ainsi occupés par des seniors, bien placés, au centre ville. Et les familles actives, avec enfants, qui doivent se loger près des centres urbains, des crèches, des écoles et des clubs de sport se voient obligés de loger en périphérie, surchargeant les routes et victimes de problématiques logistiques familiales. 

Mouais… Pas très logique tout ça non?

Cette surenchère de loyer citadin surcharge nos routes, empêche une rotation saine de location permettant à chacun de se loger dans un appartement dimensionné aux besoins de sa famille dans une période de vie spécifique. 

Elle congestionne la Suisse. 

Les frontaliers qui viennent travailler chez nous ne peuvent jamais déménager en Suisse. Les familles doivent souvent décider de travailler à temps partiel car la logistique est trop lourde. Les accès aux gares centrales sont limités et nécessitent de … prendre la voiture pour y rendre.

Mouais … mais alors que faire?

Et bien sans se faire des noeuds au cerveau, une application stricte de la loi avec un contrôle gouvernemental serait pourrait être une solution simple et efficace. La rentabilité de l’objet loué ne doit pas déplacer 7.5% (désolée si le chiffre a changé mais c’est celui que j’ai en tête). Pourquoi ne pas obliger le bailleurs à appliquer strictement ceci. Cela aurait un effet majeur sur le parc immobilier en Suisse. Et ceux qui ont réalisés des bénéficient énormes sans la respecter depuis depuis des années pourraient réinvestir d’office les gains pharamineux réalisés dans des rénovations énergétiques majeures, toujours très réticents pour ces grands investissements. Car en plus, dans le cadre de rénovations énergétiques il ne faut pas oublier que nos bailleurs, sans tenir compte des profits réalisés ces dernières années, vont bénéficier de subventions pour les y encourager!

Un autre effet intéressant serait certainement une baisse des prix de ventes exorbitants des appartements en Suisse. Évidemment avec de tels rendements tout ceux qui ont de l’argent veulent profiter du gâteau. Et ainsi les prix de l’immobilier ont pris un ascenseur sans fin depuis 20 ans, rendant impossible l’accès au logement à la majorité des personnes sans fortune avec une revenu moyen.

J’ai peu d’espoir que la Suisse agisse dans ce domaine. Car ceux qui gouvernent sont dans la catégorie la plus bénéficiaire de ce système. Souvent proche de la retraite (dans 10-15 ans quand même) pourquoi diminuer la rentabilité des caisses de pension?)? Ils sont souvent propriétaire, louent un bien et bénéficient ainsi largement du système. Soit grâce à une surévaluation de leur logement, une location à un prix leur promettant une retraite dorée, bénéficient d’un logement bas, et peuvent encore compter sur une très belle retraite. Alors pourquoi prendre le risque de changer?

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